Présentons-la comme si nous jouions au jeu des sept familles, même si cela nous oblige à passer sous silence un certain nombre de membres qui ont fréquenté de près ou de loin Vladimir Ghika :

Dans la famille Coandă, je voudrais le grand-père !

Le grand-père c’est le général Constantin Coandă (1856-1932), qui fut ministre et président du Conseil de Roumanie et qui resta ferme sur le front militaire comme il le fut sur le plan spirituel, restant orthodoxe jusqu’au bout. Ce qui ne l’empêcha pas d’accueillir Vladimir Ghika chez lui à plusieurs reprises comme nous l’indiquent les agendas de ce dernier.

… je voudrais la grand-mère !

Il s’agit d’Ida Émilie Marie Coandă, née Danet (1863-1944), d’origine française, épouse du précédent. Restée catholique, c’est très certainement elle qui ouvre la première la porte de la maison à Vladimir Ghika.

… je voudrais le père !

Le général Coandă a eu deux fils, Petre (1888-1929) et le célèbre pionnier de l’aviation Henri (1886-1972). Vladimir Ghika rencontre ce dernier à plusieurs reprises. Henri s’est marié à l’Église Catholique avec une Française, Marcelle Vinay, avec qui il a eu deux enfants, Michel et Ileana. Mais ce mariage s’est terminé par un divorce et Henri Coandă s’est remarié avec Marguerite Lecca, ce qui l’a éloigné des sacrements de l’Église Catholique.

… je voudrais la mère !

Le général Coandă a eu deux filles, Jeanne (dite Nina – 1892-1977), qui a épousé un Français, Serge Charles Hébert (1889-1943) et dont Vladimir Ghika a fréquenté la famille à Paris dans l’entre-deux-guerres, et Marie Aida (dite Minine – 1889-?), qui sera voisine des Ghika au 2 boulevard Dacia. Cette dernière fréquente alors assidûment Vladimir Ghika, assiste à ses messes, se confesse, écoute ses conférences et participe à beaucoup de ses activités caritatives et autres. Son mari, le commandant Andrei Popovici (1884-1967), a été, bien entendu, aviateur et s’est distingué en tant que pilote pendant la Première Guerre mondiale, puis comme directeur de l’usine de Brașov, Industria Aeronautică Română, mieux connue sous l’acronyme IAR. C’est lui qui négociera le retour au pays de son beau-frère, Henri Coandă, à la fin des années soixante.

… je voudrais la fille !

Elle prend les traits de Marie Antoinette Popovici (dite Moineau). Comme sa mère, elle est beaucoup présente dans les agendas de Vladimir Ghika. Elle épousera Jacob Gabor.

… je voudrais le (beau-)fils !

Radu Georges Plessia (1915-2015) épouse Ileana (1913-1996), fille d’Henri Coandă, à Paris, le 12 mars 1938. C’est Vladimir Ghika qui célèbre la cérémonie en l’église de la Sainte-Trinité d’Auteuil, puis, le 21 décembre 1939, à Bucarest cette fois, le baptême de leur fils Vlad (1939-1973). Radu Georges Plessia publiera à Paris, en 1949, un livre, l’Europe unie, dans lequel il plaidera pour la création d’une union économique européenne, basée sur une monnaie unique et englobant tant l’Europe occidentale que l’Europe orientale. Un visionnaire !

Vladimir Ghika, donc, tout au long de sa vie sacerdotale, est très présent aux côtés de la famille Coandă, tant à Paris qu’à Bucarest, même si tous n’ont pas toujours suivi la ligne droite tracée par l’Église Catholique…

Luc Verly


Articol publicat în traducere, într-o formă restrânsă, în Actualitatea creștină, nr. 11 / 2024, p. 27.