(n. II dell’ Ordine del giorno).
Il Principe Vladimiro Ghika, uno dei più bei nomi delta nobiltà di Rumania, sale poscia alla tribuna e legge il seguente discorso sul tema:
La Vergine e 1’Oriente.
Hoc accipiat SS.ma Trinitas in laudem B. M. V.
EMINENTISSIMES SEIGNEURS,
MESSEIGNEURS,
MESDAMES, MESSIEURS,
En ma qualité de fils de l’Orient, on m’a demande de venir vous dire quelques paroles sur l’Orient et la Saints Vierge. L’honneur m’a paru d’abord plus grand et plus lourd que le devoir. Je n’ai guère parlé en public ni sur de tels sujets. Je n’ai pourtant pas refusé. Il fallait qu’une voix partit de l’Orient dans le concert des voix qui vont tacher de glorifier ici Marie. Je me suis trouvé content, quelque soit mon insuffisance, de pouvoir accomplir en ce faisant, un acte de foi, de pouvoir aussi parler à haute voix de ce que j’aime. Je me suis senti poussé ici par les prières de toute ma vie. Enfin je suis heureux de mettre mes débuts, puisqu’il s’agit pour moi de débuter, sons la protection d’une Mère.
Le passé religieux de l’Orient est comme un poème à la gloire de Marie. Est-il besoin de rappeler les grands Conciles qui l’ont placée à son rang dans le Ciel des âmes chrétiennes, et qui ont su trou per pour la nommer, des termes admirables, pour la défendre, des expressions vengeresses? Ephèse, Chalcédoine, Constantinople! –L’Orient semble avoir éprouvé pour elle ce sentiment indicible dont fait mention, dans un passage célèbre des ,,Noms divins” l’inconnu qui a voulu signer Denys l’Aréopagite: Il l’a aimée avec un enivrement d’admiration qui n’a rien négligé. Des litanies plus complètes que celles que nous chantons, ne diraient pas toutes les façons dont l’âme profonde et subtile de l’Orient a su la comprendre, ni tous les splendides ornements dont l’Orient fidèle l’a parée. La liturgie et l’art chrétien, témoins de son antique amour, inaccessibles aux atteintes d’une théologie faussée, l’évoquent encore maintenant, depuis les premiers siècles de foi catholique.
Dans toute la liturgie, comme par un élan soudain du cœur, par un éclat de reconnaissance, après chaque bienfait du Christ rappelé, son souvenir revient, à Elle qui nous a donné le Christ. Le plus vibrant et le plus solennel, comme il sied, prend place à chaque messe, après la consécration. C’est, un hymne entier d’actions de grâces que l’on chante devant les pontes saintes de l’Iconostase. La place de Marie dans tous les offices est à l’ombre du Saint Esprit opérant ses miracles: miracle de l’autel ou un Dieu descend et se sacrifie, miracle de la grâce dans les oraisons. Elle suit toutes les actions de Jésus dans l’énoncé de la reconnaissance humaine, comme elle les a précédées et préparées dans l’œuvre de la Rédemption. Elle accompagne toutes les prières pour les rendre plus acceptables, et une mention expresse doucement psalmodiée l’appelle sans repos à cette tâche.
De fortes et silencieuses lumières sur Marie sortent des vieux missels Syriens, Grecs et Slaves, des ménées, ce long bréviaire de l’Orient, des admirables poèmes dialogues de saint Ephrem, des hymnes profondes de saint Jean Damascène, des drames tracés en quelques lignes par saint Romain. Tour à tour elle passe sous nos yeux avec ses traits du Ciel ou de la terre, dessein de l’Éternelle Sagesse, Vierge, Mère, Mère de Dieu surtout – c’est l’aspect préféré de l’Orient, – créature qui a porté le Créateur, Source de miséricorde et de grâce. Et les images qui veulent traduire tout ceci, se pressent les unes à côté des autres, et se confondent, mile n’étant digne de représenter, à elle seule, ce qu’elle figure. Et les noms se succèdent avec la souplesse des langues anciennes, les mille noms magnifiques forgés exprès pour cette Femme et qui n’arrivent pas à la nommer aussi bien que son simple nom.
Rien de plus complet que ce que nous livre ce trésor du passé.
Comme en marge, voici le commentaire sensible, destiné à parler aux yeux et aux oreilles, de tour les chants aux contours flottants comme une fumée d’encens, aux modulations profondes de rêve et de prière à la fois. Les mosaïques presque surnaturelles, les sculptures éloquentes sur des ivoires fragiles et purs, les icônes couvertes de gemmes et de métaux rayonnants. Avec un étrange caractère de vie et de beauté morale, comme un souvenir où il demeurerait une force, comme une relique efficace d’indestructible amour, ceci brille et sourit encore aux parois des églises attristées de l’Orient, de l’Orient ingrat, oublieux, infidèle…
L’Orient s’est séparé de bien des choses, mais à l’heure même ou ayant tout délaisse, tout le quitte, dans cet Orient qui a déchiré le corps vivant de l’Église, il reste encore la Sainte Vierge pour veiller sur lui, pour être aimée de lui, pour exercer sur lui les desseins de la Providence.
Dans l’âme de ses fidèles d’aujourd’hui, la bas, elle a changé quelque peu d’aspect peut-être; ce n’est plus la merveille complexe et d’essence inépuisablement riche qu’ont aimée les premiers siècles, les siècles de vraie foi catholique. C’est avant tout pour eux, une très haute Impératrice de l’Au delà, la Tsarine respectée du Ciel, infiniment distante, mais infiniment bonne, très secourable et point fière malgré son rang. Elle règne dans un Ciel étrange, semé de pierreries étoilées où des Saints plus rares se serrent autour d’elle, comme effrayés de leur solitude, presque légendaires et conventionnels, pleins de vertus inimitables et imprécises, perdus dans le lointain des siècles, grandis par la brume du passé.
Ils ne la voient plus qu’ainsi couronnée de gloire, et sans autre lien avec nous, de son coté que l’effusion d’une immense pitié.
L’enseignement de son humilité, limitation de ses vertus, sa vie intérieure touchent peu, son histoire de la terre ne préoccupe plus autant les âmes. Mais le sentiment de sa puissance et celui de sa Maternité universelle sont demeurés très vifs. Comme j’ai pu m’en convaincre à plusieurs reprises, l’âme du peuple lui répète presque textuellement sans s’en douter, le ,Souvenez – vous » de saint Bernard, et l’âme du peuple le fait avec cette confiance sans bornes, cette familiarité respectueuse que l’on a pour les êtres supérieurs quand on les fréquente souvent.
Marie est la dernière à être abandonnée, dans le reflux de foi des Églises divisées. C’est la dernière à abandonner aussi. Pour elle s’entrouvrent encore à fin d’y psalmodier un acathiste ou une litanie, demandée exprès, les églises muettes, fermées, mortes, pendant la semaine. Les prières sont parties peu à peu: l’esprit de l’Église a déserté les maisons de Dieu; le murmure des confessions, en des pays entiers, s’est tu; les cierges se sont éteints autour du corps et du sang de Jésus, traité sans respect, gardé sans adoration en un coin misérable. Les portes se sont fermées pour ne s’ouvrir qu’aux jours fériés. Comme par un lente soustraction de vie, tout a diminué, tout s’est effacé. Et pourtant dans cette ombre et ce froid, semblable à son image qui demeure là, présente, ses ors un peu ternis par le temps, sa petite figure peinte comme assombrie par les siècles de tristesse, mais ses mains usées des baisers toujours reçus, elle est restée, elle, la Mère qui ne délaisse pas ses enfants, fussent-ils coupables. Elle est encore là, la Mère, et comme toutes les mères elle sera la dernière à s’en aller loin d’eux.
Et voilà pourquoi, gloire du passé, vie persistant dans les misères du présent, Elle est encore l’espérance de l’avenir.
C’est Marie, c’est la Mère Immaculée qui va ramener l’Orient au foyer déserté de l’Église de Dieu.
Surtout depuis que le grand lien de communion, le Saint- Sacrement, a perdu en Orient la place qui aurait pu faire de lui l’ouvrier du retour à l’unité, c’est de l’amour de nos frères séparés pour Marie, c’est du nôtre pour Elle, c’est de notre amour pour eux en Elle, que nous devons attendre la fin de la division qui désole la chrétienté.
C’est de la bonté maternelle de Marie que nous devons l’implorer.
Voyez-vous, là-bas, elle est si chère encore à tous, que sans parler d’autre chose, par amour pour elle, rien que pour la conserver, pour la préserver des attaques de l’esprit moderne, ils viendront à Rome, où ils sort sûrs de la trouver toujours debout, sur la pierre fondamentale et inébranlable de l’Église.
Là bas, elle est pour le moment, la gardienne de la foi dans la bonne foi. Elle ,,oblige” à toute la doctrine de l’Église. Comme elle a porté en Elle le corps du Messie, elle porte en son essence le corps mystique de Jésus, tout ce que comprend, enveloppe, croit, espère et fait aimer la foi catholique.
Elle est le remède à la décomposition fatale d’un christianisme diminué. Elle maintient et Elle protège ce qu’il en reste en attendant cette heure de la réunion, cette heure de Dieu, que nous pouvons avancer, grâce à Elle.
J’attends quelque chose des fêtes présentes à cet effet. Ces assemblées et ces missions, ces indulgences et ces solennités sont, du côté humain, un prétexte à prières nouvelles, une occasion que noire affection jalouse a découverte pour réveiller dans les cœurs le culte de la Sainte Vierge. Du coté de la Providence, elles répondent à une effusion de grâces et de bénédictions nouvelles. Elles marquent aussi des ères invisibles.
Si l’esprit de prière y règne, si l’esprit de curiosité ou de vanité n’y veulent guère intervenir, nous pourrons voir naître de ceci quelque chose de grand.
En effet, autant la Sainte Vierge est chère à l’Orient, autant son privilège, malgré les dires tardifs du Schisme déjà si étroitement uni à son histoire, autant ce privilège, dis-je, semble étreindre son avenir d’un mystérieux lien, d’un lien spécial, que je tâcherai de déterminer.
Pour cet avenir surtout, cet avenir d’Union, laissez-moi vous parler de pensées que suggèrent quelque rapprochements inattendus quelques connexités profondeset quelques harmonies secrètes.
L’épanouissement de la dévotion à l’Immaculée et la reprise de l’œuvre de l’Union des Églises sont deux faits presque contemporains l’un de l’autre, et se développent d’une façon parallèle. Je ne veux pas m’y appesantir outre mesure ni suivre de trop près cette trace commune depuis un demi-siècle jusqu’à cette année, qui rapproche les grandes fêtes de l’Union à Grotta Ferrata et le présent Congrès, jusqu’à cette église et ce palais église, palais et tombeau du Cardinal Bessarion dont j’ai salué en passant la croix puissamment portée par deux mains qui représentent les deux moitiés de l’Église, sous une pluie d’étoiles qu’on croirait tombée de la couronne de Marie.
Je ferai seulement remarquer encore quelques coïncidences curieuses: Au lendemain de la vision de Paris, c’est vers l’Orient que va le converti de S. Andrea delle Fratte.
Ce sont les Missionnaires de la Médaille miraculeuse qui remportent les premiers succès de l’Union au XIXe siècle.
Le Saint Pontife de la définition, quelques années avant celle-ci, en 1848, au moment même où il adressait à l’Orient son appel d’Apôtre et de Père, voyait éclore une prière pour l’Union des Églises, adressés à l’Immaculée: il la bénissait et la sanctionnait; c’était la première qui fut ainsi faite depuis bien longtemps.
En 1854, l’année de la proclamation du dogme, reparaissait à la lumière, vengé contre les railleries d’un Bréquigny, l’acte original de l’Union au Concile de Florence, porteur du serment solennel (et si mal tenu) de l’Église d’Orient.
L’office de Lourdes est à peine approuvé que paraissent les immortelles encycliques de Léon XIII.
Ce sont peut-être de pures coïncidences, mais Dieu aime souvent à donner un sens à ces choses-là, pour qui sait les voir, et afin de faire penser. – Le rapprochement n’est-il qu’artificiel?
A première vue, quel rapport entre une œuvre toute de labeur, d’activité patiente, et le dogme le plus spéculatif qu’il y ait?
N’y aurait-il que le rapport d’une œuvre difficile et du plus saint, du plus puissant patronage que nous puissions réclamer, ne serait-ce rien? Quel rapport entre un dogme repoussé par l’Orient moderne et le travail d’Union qui vent reconquérir cet Orient ?
L’Orient moderne et officiel vent le repousser, mais ce dogme qu’il voudrait croire et dire nouveau, il l’a dans son héritage millénaire. L’idée courante de la Sainte Vierge en Orient implique elle-même son privilège et ne s’harmonise bien qu’avec lui. La fête du 8 Décembre est une fête Orientale, tard venue en Occident. Les ménées grecques, dans l’office de la Nativité notamment sont pleins du privilège de Marie. Au XVIIe siècle, après le schisme, on voit encore un homme que la Russie a canonisé, Démètre de Rostoff, chanter, avec éclat le mystère de la Conception de Marie. Des couvents lui sort dediés aux environs de Moscou.
Mais il y a autre chose qu’une tradition encore vivante, (si elle n’est que plus ou moins avouée) pour établir une correspondance et un lien entre la nouvelle expansiondu culte de l’Immaculée et l’Union.
Et je n’aurai pas encore été au fond de la question en signalant, de cette rencontre, un nouveau motif: la reconnaissance plus consciente et l’attachement plus vif que nous, catholiques, nous devons éprouver, depuis la proclamation du dogme, pour l’Orient ou parut une telle merveille désormais indiscutée, désormais acquise à la foi.
Le rapport intime entre le dogme et l’œuvre doit être cherché plus haut et plus loin. Il est dans la nature même de l’un et de l’autre, dans les besoins de l’heure présente.
N’est-ce pas la tâche de l’Immaculée. en effet, de détruire les deux grands obstacles à l’Union, de détruire le préjugé, ce péché originel de l’intelligence, transmis aveuglément, obscurément, après une chute historique, par les générations spirituelles des hommes; de détruire ces appétits nationaux, ces égoïsmes de peuples, ces férocités des masses qui entretiennent la division et qui sont comme les fermentations du péché, fomes peccati, dans les grandes personnes morales de ce monde?
N’est-ce pas la tâche de l’Immaculée de ramener à la pureté originelle de la religion les nations qui s’en sont écartées?
C’est une image de l’Immaculée aussi, qui doit se façonner dans les âmes de ceux que nous appelons à la vraie foi, pour y former cette chose admirable qu’on nomme une conversion.
L’histoire de la grâce dans les âmes répète en effet la production de la grâce dans l’histoire.
Mais voici surtout le point ou l’Immaculée touche de plus près l’œuvre de l’Union. Voici ou son dessein s’affirme, se précise et s’éclaire. Ce qu’il faut à cette œuvre, ce que Marie a demandé et obtenu sous une forme particulière depuis cinquante ans, ce qu’elle demande aujourd’hui sous une autre forme, (j’ai déjà dit que ces dates, pour moi, doivent signifier des ères), c’est une action spéciale et surnaturelle de la volonté, de l’intelligence et du cœur, purifiés jusqu’à leur source. L’œuvre déjà pure et forte de préparation a été faite, l’œuvre des appels désintéressés, l’œuvre des études consciencieuses, l’œuvre des prières obscures, des travaux patients, des désirs accumulés.
L’impartialité, l’intention droite, la générosité de cœur, l’esprit de sacrifice,
J’attente inlassée mise aux pieds de Dieu, ont fait leur tâche de moyens sans reproche. L’Occident connaît de mieux en mieux l’Orient, et l’Orient, l’Occident. On ne s’ignore-plus; l’on se trouve en présence. Les prières ont miné et fait tomber; des barrières et des murailles.
C’est maintenant l’heure dès conquêtes de l’amour et cet amour est le fait dès Saints et des Apôtres. C’est l’heure de la Sainteté attirante, de la Sainteté bien visible, de la lumière mise sur le chandelier. Restaurer toutes choses dans le Christ! L’idéal de la sainteté jeté une fois de plus aux foules par la voix de Pie X, du Saint-Père, de celui que nous avons été ému de trouver si saint et si père, l’idéal de la sainteté évoqué durant l’année de Marie, l’idéal, de la sainteté selon le chef-d’œuvre de la sainteté humaine, selon Marie, voilà ce que Dieu par toutes ces voix nous propose et veut faire vivre en nous. Et rien n’appelle davantage cela, rien ne saurait profiter davantage de cette manifestation de la volonté divine, que l’œuvre si belle, l’œuvre si prèssante et si voulue de Dieu, de l’Union des Églises.
Sainteté d’un amour immaculé pour tous nos frères, et parmi eux surtout, pour nos frères séparés, sans rancœurs de race, sans ressentiments historiques, sans incompréhensions trop longtemps entretenues. Tout aimer en eux sauf l’erreur: reprendre les choses à leur source: recommencer avec eux le travail de Dieu en partant du fond de notre âme, sans regarder ce que des circonstances accidentelles ont pu amener, par à côté.
Sainteté d’un amour immaculé pour Dieu, raison et cause de tout saint amour!
C’est la la grande leçon de Marie aujourd’hui. Non pas le respect, la dévotion, la piété, le simple accomplissement des ,,devoirs”, toutes les vertus moyennes, que sais je? mais le grand amour de Dieu, l’amour immaculé de Dieu, celui qui prend les âmes par la racine et les arrache à elles-même. Nous ne vouons si peu changer le monde que parce que nous demandons trop peu à ceux de qui nous devons tout exiger, à nous-mêmes. ,,Anima mea in manibus meis semper”. Notre âme est toujours entre nos mains: notre âme plus grande que le monde, et grâce à Jésus, plus puissante que le monde. Donnons encore davantage de nous-mêmes. En ce monde vieilli, lassé d’impuretés, de bassesses, de corruptions, de calculs, degouté des conceptions souillées de l’esprit, des mélanges avilissants de bien et de mal que le cœur lourd de l’homme élabore, grâce à Dieu, nous catholiques, nous voulons, et plus fort que jamais, car Marie nous le recommande et le Vicaire de Jésus Christ nous le prescrit, nous voulons porter un reflet de cette jeunesse, de cette virginité, de cette sainte puissance de Marie; nous voulons des œuvres pures, des âmes droites pour les trouver et les aimer, des mains sanstache pour les accomplir, des cœurs héroïques pour les mener à bien. Nous voulons revivre le rêve de la Sainteté, dans le rayonnement de la Sainteté de Marie. Malgré les effroyables assauts que le monde lui donne a cette heure, il y a beaucoup de sainteté dans le monde catholique. Il en faut encore davantage. Y en aurait-il d’ailleurs jamais assez? Il en faut encore davantage pour la beauté de la chose d’abord, pour ce que nous avons à faire ensuite. L’heure est bonne pour de telles résolutions. C’est la fête de Marie. Un homme de l’Évangile est sur la Chaire de Saint Pierre. Jurons-leur ici quelque chose de plus.
Rien ne résiste à la sainteté; quand elle est absolue et complète, l’effroyable esprit du mal lui même se voit écrasé par un frêle talon de femme.
Et c’est alors, suivant l’expression qu’emploie en son intraduisible langage cet Aréophagie que je nommais en commençant, c’est alors qu’on peut ,,admirer la, bonté douée d’une infinie puissance de cette divine faiblesse”.
L’Orient reconquis par la Sainteté de l’Occident, non par la sainteté d’hier seulement, mais par celle d’aujourd’hui et celle de demain. Quelle plus belle victoire que celle à laquelle nous aurons coopéré de la sorte, quelle conquête plus admirable que celle accomplie par cette force inconnue à la terre, cette sainteté prise toute entière ailleurs et pourtant bien notre, donnée par Dieu, puisée en Dieu, reçue de Marie, faite nous-mêmes, devenue nous-même pour être, par une grâce nouvelle de Dieu, aimée en nous, retrouvée en Marie et reconnue comme de Dieu par nos frères égarés.
Un nouvel élan vers la sainteté, voilà ce que je crois que nous enseigne l’Immaculée.
Une façon de contribuer à un consolant retour d’enfant prodigue, à une grande joie de l’Église, voilà ce que je crois qu’elle nous montre.
Une aide surnaturelle en réponse à la confiance surnaturelle dont nous faisons preuve ici, voilà ce que je crois quelle nous promet.
Et quand je dis: je crois, ce n’est pas une opinion, c’est une sorte de foi que j’exprime. UN CREDO.