Michel PRAT, oblat bénédictin

Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 30 Ed. Beauchesne – a écrit:
“’Le Verbe ne se déclame pas.”

D’après le “Petit Larousse”, déclamer signifie 1) Réciter, dire devant un public. 2) Parler, dire avec emphase.
Le Verbe en théologie est la deuxième personne de la Trinité.
Considérons le mot “réciter”: Monsieur le curé de Sainte Thérèse de l’E.J. nous a dit, il y a 15-20 ans, au cours d’une réunion pour la préparation d’une célébration dominicale et à propos du psaume ou d’un autre texte, que nous ne devions pas utiliser le mot “réciter”  qui fait trop scolaire. Donc le Verbe ne se récite pas.

Pendant le carême 2015, dans une église en France, puisqu’il est demandé pendant ce temps liturgique de porter son effort en particulier sur le temps de prière, des parois siens, à l’initiative du prêtre, ont entrepris de lire toute la Bible catholique depuis le livre de la Genèse jusqu’au livre de l’Apocalypse en un temps déterminé, 6 semaines par exemple et en se relayant, 24h sur 24, 7 jours sur 7 afin qu’un maximum d’auditeurs puisse en profiter. Mais cette lecture s’est faite en Église et non pas sur la place publique. Donc la Parole de Dieu ne se dit pas devant n’importe quel public: (Mt 7,6) “Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles devant les ¥porcs, de crainte qu’ils ne les piétinent, puis se retournent contre vous pour vous déchirer.”

Les lettres de Saint Paul, Saint Pierre ou Saint Jacques n’étaient pas adressées à tout le monde mais aux premières communautés chrétiennes. La lettre aux Hébreux avait probablement pour destinataires des Hébreux convertis en milieu hellénistique ou bien des gentils fascinés par la culture hébraïque, bref une population prédisposée à écouter la Parole de Dieu. Ce qui est sûr c’est qu’ils devaient être familiarisés – à travers la catéchèse ou l’exégèse juive contemporaine – avec un certain jargon technique issu de la lecture des LXX.

A SUIVRE…