Michel PRAT, oblat bénédictin

Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 30 Ed. Beauchesne – a écrit:
“L’habitude du sacrifice apprend à mieux fixer la résidence de l’âme.”

Pendant l’eucharistie, on commémore le sacrifice que le Christ a fait de lui-même en se rendant présent dans les espèces consacrées, le pain et le vin. Participer à la messe dominicale, et donc à la commémoration du sacrifice du Christ, permet de faire un retour sur soi-même, d’habiter avec soi-même, que notre âme revienne en nous-mêmes et qu’elle ne soit pas éparpillée dans les occupations parfois superficielles et secondaires de ce monde qui passe. Jeûner, partager son pain avec ceux qui n’en n’ont pas, faire l’aumône, c’est aussi se sacrifier pour imiter Jésus, ses paroles et ses actes décrits dans les quatre évangiles. En (Mc 10,17-22), l’homme riche, pour avoir la vie éternelle doit abandonner  ses richesses aux pauvres.

Le jeûne est considéré comme une ascèse qui est bonne pour la santé; les docteurs en reconnaissent les vertus. Dans les évangiles, il apparaît comme un moyen de résister à la tentation du diable.(cf. Mt 4,1-4; Mc 1,12-13; Lc 4,1-4) Les disciples de Jésus jeûneront lorsque celui-ci leur sera enlevé (Mc 2,18-20). Ils feront un sacrifice afin que la présence de leur maître reste forte en eux. Partager son pai n avec celui qui a faim, c’est essayer de faire sienne la multiplication des pains avec les foules affamées en (Mc 6,30-44), c’est donc être uni au Christ à chaque fois que l’on pratique ce partage, c’est donc développer sa vie intérieure et intuitivement, mieux fixer la résidence de l’âme.

Dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique n°611, il est écrit: l’eucharistie qu’Il (Jésus) institue à ce moment sera le “mémorial” (1Co 11,25) de son sacrifice. Jésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer. (Lc 22,19) En reprenant à son propre compte, les sacrifices du Christ durant sa vie publique et sa passion, nous sommes davantage présents pendant les eucharisties et la résidence de l’âme est mieux fixée.

A SUIVRE