Michel PRAT, oblat bénédictin 

  Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 29 Ed. Beauchesne – a écrit:
“On ne commence à être un homme qu’à l’heure où l’on a su se commander à soi-même comme un autre, et, mieux qu’un autre, s’obéir à soi-même.”

Tout baptisé est destiné à mettre ses pas dans ceux du Christ. Dans son commentaire de la règle de Saint Benoît, Dom Paul Delatte, abbé de Solesmes à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, disait: “L’homme seul est l’ouvrier de Dieu conscient et volontaire. L’ordre, pour lui, et la joie, c’est d’entrer librement dans le concert de la création, d’être le collaborateur aimant de Dieu. Et toute loi qui se présente à nous avec autorité, n’est que l’expression du mode selon lequel nous pouvons aider Dieu à réaliser son programme de bien et de beauté. No us avons là le sens exact de l’obéissance.” (chapitre V, de l’obéissance des disciples) Le disciple cherche en tout temps à faire la volonté de Dieu, à être l’ouvrier de Dieu et donc s’empresse de s’obéir à lui-même. “Dans le prologue, Saint Benoît décrit l’obéissance comme une conformité pratique de nos desseins à ceux de Dieu. Tout nous invite à l’obéissance prompte: la loyauté, la prudence, l’espérance, la charité. (§V Dom Paul Delatte) “L’obéissance apparaît aux disciples comme la condition même de leur s êécurité. (DPD) Mais le motif profond de l’obéissance, celui qui prime tous les autres… c’est la charité. L’obéissance prompte, dit Saint Benoît, est le propre de ceux qui estiment n’avoir rien de plus cher que le Christ… Ceux qui aiment le Christ, dit Saint Benoît, ne peuvent souffrir de retard dans l’exécution de l’ordre donné, les délais leur sont impossibles.”(DPD) “Ils ont reconnu la voix aimée du Seigneur. La personne du supérieur, avec son caractère ou ses défauts, ne leur fournit jamais de prétexte pour se dérober… C’est toujours à Dieu qu’ils obéissent, comme l’affirme à ceux qui le représentent le Seigneur lui-même (Luc X,16): Qui vos audit, me audit.”(§V DPD)
Il existe une autre condition pour s’obéir à soi-même: s’aimer soi-même. Mc XII,31: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Car comment s’obéir à soi-même si on ne s’aime pas.

A SUIVRE…