Michel PRAT, oblat bénédictin

Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 25 Ed. Beauchesne – a écrit: “Pour qui ne les a pas vues couler, les larmes peuvent paraître des gouttes d’eau comme les autres.”

Au livre de la Genèse 23,2; “Et Sara mourut à Qiryat-Arba – c’est Hébron – au pays de Canaan. Abraham entra faire le deuil de Sara et la pleurer.” Abraham verse des larmes parce qu’il est triste, c’est triste la mort.
Quand Joseph est fait passer pour mort en Gn 37,31-35, Jacob, son père, le pleure et refuse toute consolation.
Quand Jacob-Israël meurt en Gn 49,33 – 50,1, Joseph le couvre de larmes.
Quand le roi David apprend la mort de son fils Absalom, il le pleure (2S 19,1-9); la joie de la victoire se change en tristesse, en deuil, en lamentation et en honte pour l’armée victorieuse.
En voyant la veuve de Naïn pleurer son fils unique mort que l’on porte enterre, Jésus pris de pitié lui dit: “Ne pleure pas.” (Lc 7,11-17) Marie pleure la mort de son frère Lazare. (Jn 11,1-44)
Marie de Magdala pleure devant le tombeau vide après la mort de Jésus. (Jn 20-11-18)
Jésus pleure en approchant de Jérusalem: “Quand il fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle, en disant: “Ah! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix!”” (Lc 19,41-42a)
Dans tous les passages cités sauf le dernier, il y a pleurs et versement de larmes parce qu’il y a eu perte d’un être cher. Les témoins oculaires de ces événements ont pitié de de celui ou de celle qui pleure et tentent de le (la) consoler. Quelquefois ils s’associent à ses pleurs; ils comprennent bien que ces larmes versées ne sont pas des gouttes d’eau comme les autres. Il en va de même pour tout être humain qui a connu la mort d’un proche parmi sa famille ou ses amis: il s’aperçoit que les larmes versées au moment de la veillée funèbre ou des funérailles ne sont pas des gouttes d’eau comme les autres.
D’après Ap 21,3-4, Dieu a le pouvoir de consoler, de faire cesser les larmes: “Il essuiera toute larme de leurs yeux: de mort, il n’y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé.”
A SUIVRE…