Michel PRAT, oblat bénédictin

  Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 22 Ed. Beauchesne – a écrit: “Qui se dépouille pour autrui se revêt du Christ.”

Cette pensée nous rappelle immédiatement Mt 25,36: “… nu et vous m’avez vêtu…” Un bel exemple est donné par Saint Martin au IVème siècle qui a partagé son manteau avec un pauvre souffrant du froid et qu’il a rencontré sur sa route. Peu de temps après Martin fondait l’abbaye de Ligugé près de Poitiers. Il se revêtait donc de l’habit monastique, et donc du Christ.
Pendant le carême, il est demandé trois efforts: prière, partage et jeûne. Le partage sous-entend avec celui qui a faim, qui a soif ou qui est nu. En même temps que l’on applique directement des préceptes de l’Evangile, que l’on emboîte  ses pas à la suite du Christ, que l’on se revêt du Christ, on a moins de ressources pour soi, on ne sera donc pas occupé à penser à soi, on sera plus disponible pour la vie spirituelle, pour les choses d’en haut. On est ainsi plus réceptif à la parole venant du Christ ou de ses représentants sur terre: on se revêt donc de nouveau du Christ.
On peut dire que Matthieu 25,31-46 ou le Jugement dernier développe ce que dit David au Psaume 21(22),25:
“Car le Seigneur n’a témoigné ni mépris ni dédain
  pour le malheureux dans sa misère;
  il n’a pas voilé son visage devant lui,
  mais il a entendu ses cris.”

Et au verset 27:
“les pauvres mangeront et seront rassasiés,”

Ou encore Ps26(27), 5a:
“Il me réserve un abri sous son toit au jour du malheur;”

Pour conclure, avec la rencontre de Jésus et de l’homme riche (Lc 18,18-23): on ne peut pas revêtir le Christ si on ne se dépouille pas pour autrui, en particulier pour les pauvres.

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