Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 21 Ed. Beauchesne – a écrit: “Malheur à toi si ton frère peut se figurer le Ciel comme un endroit où l’on a chaud et où l’on n’a plus faim.”
Quand nous parcourons le Nouveau Testament, nous rencontrons au moins deux passages en rapport avec cette affirmation: le jugement dernier (Mt 25,31-46) et la lettre de Saint Paul aux romains (Rm 14,16-21).
Dans le passage de Matthieu, il est question du Ciel, de ce qui se passe après la mort. En faisant référence à Mt 16,27: “C’est qu’en effet le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa conduite;”, et à Mt 24,33: “Dis-nous quand cela aura lieu, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde.”, le Christ à son avènement jugera tous les hommes de tous les temps après leur résurrection. Que l’on ait chaud ou non au ciel, que l’on y ait faim ou non, les hommes doivent passer au préalable par un jugement. ‘Les hommes de Ninive se dresseront lors du jugement avec cette génération et ils la condamneront, car ils se repentirent à la proclamation de Jonas et il y a ici plus que Jonas.”(Mt 12,41) “Devant lui seront rassemblées les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs.(Mt 25,32)
A son avènement, tous les hommes sont jugés non sur leurs actions exceptionnelles (Mt 7,22-23: Beaucoup me diront en ce jour-là: “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles?” Alors je leur dirai en face: “jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.”), mais sur leurs œuvres de miséricorde (Is 58,7s: “N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair?”)
A son avènement, le Christ reconnaîtra ceux qui ont confessé leur foi en lui. cf. Mt 10,32-33: “Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux, mais celui qui m’aura renié devant les hommes, à mon tour je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux.”
D’après tout ce qui précède, on comprend bien qu’il y a des efforts à faire pour aller au ciel, là où on a chaud et où on n’a plus faim.
Pour conclure, l’autre passage du Nouveau Testament que nous avons relevé en introduction et en rapport avec la pensée de Monseigneur Ghika contient la phrase suivante: “Car le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint.”(Rm 14,17) Attendre qu’au Ciel il soit question de la faim n’est pas une bonne attente.
….A SUIVRE…