Dieu sait tout parce que “Dieu est co-éternel au temps” (Saint Augustin), parce que “Au commencement Dieu créa le ciel et la terre”(Gn 1,1), “Moi, la Sagesse, j’habite avec le savoir-faire, je possède la science et la réflexion.”(Pr 8,12), “Le Seigneur m’a créée, prémices de son œuvre, avant ses œuvres les plus anciennes. Dès l’éternité je fus établie, dès le principe, avant l’origine de la terre.”(Pr 8,22-23) Dans le Nouveau Testament, le Verbe, parole de Dieu, préexiste en Dieu (Jn 1,2-3; 8,24) et a été envoyé dans le monde par le Père. Les disciples du Christ reconnaissent qu’ils ne savent pas tout puisque (Jn 3,14-15): “Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme, afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle.” Le Christ attire à lui tous ceux qui se reconnaissent de la vérité: “Quiconque est de la vérité écoute ma voix.”(Jn 18,37b)
Dans le dialogue de Jésus avec la samaritaine (Jn 4), il est évident que Jésus sait ce que la samaritaine – c’est-à-dire nous – ne sait pas: au début de cet épisode, Jésus est demandeur, la femme a l’initiative de la conversation. Très vite, les rôles s’inversent, Jésus prend l’initiative, la femme est demandeuse. Elle prend conscience de ses lacunes, de ses limites. Au cours de sa vie publique, le fait que Jésus ait réponse à tout, qu’on ne puisse pas le prendre en défaut, qu’il prenne toujours l’initiative dans les dialogues agace ses interlocuteurs. A plusieurs reprises, ils lui tendent des pièges que ce soit avec la femme adultère (Jn 8,1-11), l’impôt dû à César (Mt 22,15-22), un signe dans le ciel (Mt 16,1-4), une question sur le divorce. (Mt 19,1-9) Même pendant l’épreuve de sa passion, abandonné, trahi et renié, Jésus continue à prendre l’initiative des échanges que ce soit avec le grand prêtre ou Pilate. (Jn 18) Ses interlocuteurs successifs se rendent compte que Jésus sait tout sur la vie, l’amour, la mort. Ce qui n’est pas leur cas.
A SUIVRE…