Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 168 Ed. Beauchesne – a écrit: “On ne peut songer à vouloir tout donner à Dieu qu’après avoir appris à ne rien lui refuser.”
Est-ce que cet apprentissage dont il est question ici prend du temps? La réponse en lisant l’Evangile selon Saint Matthieu est: “non, pas obligatoirement.” Selon Mt 4,19-20, la réponse de Simon et André, qui étaient des pêcheurs, à l’appel de Jésus est immédiatement positive: ils le suivent. Il en est de même pour Jacques et Jean, pêcheurs également, en Mt 4,21-22, ou encore pour le publicain Matthieu en Mt 9,9. Les quatre premiers disciples ont un travail manuel; Matthieu est un collaborateur de l’occupant romain. Rien ne pouvait laisser prévoir qu’ils quitteraient tout et immédiatement pour suivre le Christ. Mais, comme Marie lors de l’annonciation, chacun a des “oui”, des “oui” infimes à dire chaque jour à Dieu ou à ses messagers pour pouvoir un jour tout lui donner.
Si l’on veut vraiment songer à tout donner à Dieu, il faut s’y préparer en cultivant les vertus chrétiennes. Tous les catholiques du monde entier font les mêmes choses: aller à la messe les dimanches et les jours de grandes fêtes, apprendre la même foi; la mettre en pratique; prier le matin et le soir et souvent dans la journée. Car c’est indispensable pour aimer Dieu et son prochain. Puisque pour apprendre à ne rien refuser à Dieu, il faut apprendre à l’aimer. Prier, c’est parler avec Dieu, notre meilleur ami, soit en lui disant des mots qui viennent à l’esprit, soit en répétant les belles choses que tous les autres chrétiens disent aussi. (Mon livre de prières, Ed. Le Laurier, page 2).
Parmi les vertus évoquées ci-dessus, il y a les trois vertus théologales: la Foi, l’Espérance et la Charité. Croire toutes les vérités enseignées par l’Eglise, faire confiance en ces ministres ordonnés; espérer obtenir par les mérites de Jésus-Christ, la grâce de Dieu en ce monde et le bonheur éternel dans l’autre. Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force et aimer son prochain comme soi-même.
Le début du monachisme a eu lieu au IVème siècle après Jésus-Christ avec l’avènement d’un empereur chrétien, Constantin. Après l’édit de Milan, les persécutions cessent. Des chrétiens en Égypte, tels Antoine ou Pacôme, décident, pour accéder à la sainteté – ce qui n’est plus possible désormais par le martyr – de se retirer dans le désert pour vivre l’Evangile au plus près: ils veulent tout donner à Dieu.
A SUIVRE…