Michel PRAT, oblat bénédictin

Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours” – page 146 Ed. Beauchesne – a écrit: “Quand on s’est mis au service de Dieu on doit sans cesse donner plus ce qu’on a, – être au delà de ce qu’on est. Mais Dieu est là pour le permettre. Cela ne se fait pas sans une certaine stupeur ni sans une certaine et bien compréhensible fatigue. Mais Dieu est là pour y parer.”

Saint Paul dans la deuxième lettre aux Corinthiens dit: “Au contraire, nous nous recommandons en tout comme des ministres de Dieu: par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes;”(2Co 6,4-5) Donc se mettre au service de Dieu, cela ne se fait pas sans une certaine fatigue. Ou encore (1Co 3,10a) “Selon la grâce de Dieu qui m’a été accordée, tel un bon architecte, j’ai posé le fondement. Un autre a bâti dessus.” Et (1Co 3,6) “Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé; mais c’est Dieu qui donnait la croissance.” Grâce à Dieu, Paul a donné sans cesse plus que ce qu’il avait; Il était au-dessus de ce qu’il était. C’est Dieu qui agissait en lui; après sa conversion sur le chemin de Damas, c’était devenu pour lui une nécessité de témoigner du Christ ressuscité: “Annoncer l’Evangile en effet n’est pas pour moi un titre de gloire; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile!”(1Co 9,16) Être témoin vis à vis de tous ceux qu’il rencontrait, lors de ses voyages missionnaires, de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Travailler à l’Oeuvre de Dieu dès le matin de chaque jour, être debout afin qu’il puisse dire en vérité: “Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi.”(Ga 2,20a) Par la foi, le Christ devient le sujet des actions de Paul et des chrétiens d’une façon générale: “Que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous soyez enracinés, fondés dans l’amour.”(Ep 3,17) Pour être au service de Dieu, il convient de méditer la parole de Dieu chaque jour. Pour tel pasteur protestant, un verset des psaumes ou de l’Evangile suffira; d’autres utiliseront les textes quotidiens de la liturgie de l’Eglise. “Le Seigneur Dieu… éveille chaque matin, il éveille mon oreille pour que j’écoute comme un disciple.”(Is 50,4b)