Michel PRAT, oblat bénédictin

Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours”- page 100 Ed. Beauchesne – a écrit: “Il est des choses qu’on peut penser sans les dire. Il n’en est pas qu’on puisse dire sans les penser.”

Dans le deuxième livre des dialogues de Saint Grégoire le Grand au chapitre XX, un des moines du vénérable Père tenait la lumière devant la table du Saint, alors que celui-ci prenait son repas, . L’esprit d’orgueil se mit à entretenir l’âme de ce disciple de secrètes pensées; mais le frère ne disait pas ses pensées. Ce n’est que quelques instants plus tard que Saint Benoît lui révéla ces pensées. En saint Matthieu 10, 26-27, il est écrit: “N’allez donc pas les craindre! Rien, en effet, n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres dites-le au grand jour…” Jésus exhorte donc ses disciples à ne pas taire les paroles qu’il leur confie, à “les proclamer sur les toits”, donc à dire ce qu’ils pensent et qui soit inspiré par leur Seigneur.

Quant à la deuxième partie de cette pensée de Monseigneur Ghika, nous pouvons la rapprocher de Mt 7,16-18: “C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Est-ce qu’on ramasse sur des épines des raisins ? Ou sur des ronces, des figues ? Ainsi tout arbre bon fait de beaux fruits, mais un arbre pourri fait de mauvais fruits. Ne peut un arbre bon faire de mauvais fruits, ni un arbre pourri faire de beaux fruits.” (traduction de Sœur jeanne d’Arc) Pour moi ce passage confirme qu’il n’est de chose qu’on puisse dire sans les penser.

A SUIVRE….