Monseigneur Vladimir Ghika, dans son livre “Pensées pour la suite des jours”- page 107, Ed. Beauchesne – a écrit: “ Séparé des tiens pour te donner à tous en te donnant à Dieu, que jamais ton père, ta mère, tes frères ne deviennent pour toi des étrangers, mais que tout étranger devienne ton père, ta mère ou l’un de tes frères, et que cet étranger tu l’aimes comme tu les aimes à l’heure où tu les aimes le plus, et de la façon dont tu les aimes le mieux.”
Que ce soit dans l’Ancien ou le Nouveau Testament, il y a des départs, des séparations; en Genèse 12,1, Dieu dit à Abraham: “Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai.” En Matthieu 19,29, Jésus dit: “Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie éternelle.”
Cela ne signifie pas pour autant se couper de sa famille originelle: Marie, la mère de Jésus, n’était-elle pas présente à Cana (Jn 2,11), au début de la prédication de son Fils? N’était-elle pas là encore au pied Ú de la croix (Jn 19,26)? En Mt 12, 46-50: Comme il parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. A celui qui l’en informait Jésus lui répondit: “Qui est ma mère et qui sont mes frères?” Et, tendant sa main vers ses disciples, il dit: “Voici ma mère et mes frères.” Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère.” Se donner à tous en se donnant à Dieu, c’est accepter de retrouver sa famille en Dieu, de considérer tout étranger comme un membre de sa famille d’origine.
Le dernier argument que nous donnerons pour confirmer la pensée de Monseigneur Vladimir Ghika “que jamais ta famille ne devienne des étrangers…” est contenu en la première lettre de Jean (1Jn4,20): si quelqu’un dit: “J’aime Dieu.” et qu’il déteste son frère, c’est un menteur: celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas.
A SUIVRE….