“Notre mort doit être le plus grand acte de notre vie. Mais Dieu peut se trouver seul à le savoir…” (Pensées pour la suite des jours – Prince Vladimir I. Ghika – page 85- Éditions Beauchesne)
Saint Benoît dans sa règle dit au chapitre IV, verset 47: “Avoir chaque jour la mort sous les yeux.” Jésus (Lc 21,36) dit: “Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme.”
Saint Benoît demande donc à ses moines de faire comme si chaque jour pouvait être le dernier de leur vie et donc d’être debout pour se préparer à rencontrer le Fils de l’homme. En particulier, l’oblat bénédictin, attiré par le genre de vie que mènent les moines, doit tenir chaque jour la mort devant les yeux, veiller et prier en tout temps pour être prêt à l’ultime rencontre. Aimer le genre de vie que mènent les moines signifie aussi avoir du goût pour la solitude, désirer apprendre à “habiter avec soi-même” (cf. Vie de Saint Benoît, dialogue de Saint Grégoire avec le diacre Pierre, chapitre III, le signe de la croix). Par suite, l’oblat peut se trouver dans des situations de solitude telles que Dieu seul saura que sa mort peut avoir lieu là, dans le métro, sur la route en allant déjeuner ou à la chapelle du monastère le dimanche.
Cet écrit de Monseigneur Ghika renvoie aussi à Ct 8,6: “l’amour est fort comme la mort.” ; à Lc 9,24: “Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera.”; ou encore à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus: “Je ne meurs pas, j’entre dans la vie.”